L’éditeur de cybersécurité Snyk, fondé à Londres en 2015 - avec des bureaux en Israël - et aujourd’hui basé à Boston, vient de réaliser une levée de fonds de 196,5 millions de dollars. Cette ronde de financement a été menée par la Qatar Investment Authority (QIA) et fait entrer de nouveaux investisseurs au capital – Evolution Equity Partners, G Squared et Irving Investors – aux côtés de Boldstart ventures, Sands Capital et Tiger Global. Ce dixième tour de table porte le montant total levé par l’éditeur à plus d’un milliard de dollars, mais fait baisser dans le même temps sa valorisation. En septembre 2021, lors de son dernier tour de table, la start-up qui avait alors levé 75 millions de dollars auprès des fonds Atlassian Ventures et Salesforce Ventures, a vu sa valorisation grimper à 8,5 milliards de dollars. Aujourd’hui, elle baisse de 12 % et passe à 7,4 milliards de dollars.

Son CEO, Peter McKay, réaffirme la bonne santé de l’entreprise : « En 2022, je suis fier que Snyk ait réalisé une augmentation de 100 % de son chiffre d'affaires d'une année sur l'autre, ainsi qu'un maintien du chiffre d'affaires net de plus de 130 % ». Conscient du contexte macroéconomique difficile, il a ajouté qu’ « il est plus que jamais essentiel pour les entreprises mondiales d'augmenter la productivité de leurs développeurs et de pouvoir poursuivre leur rythme d'innovation en toute sécurité. En 2023, nous sommes impatients de tirer parti de ce dernier investissement pour continuer à améliorer notre plateforme et aider davantage d'entreprises mondiales à récolter les avantages de DevSecOps ».

Du carburant pour parfaire sa plateforme

« Ce financement fournit encore plus de carburant pour la croissance continue et efficace de Snyk en 2023 » affirme l’éditeur dans un communiqué. Fort cet investissement, l’entreprise annonce en effet vouloir permettre « à l'équipe de Snyk d'améliorer et d'étendre, à la fois de manière organique et inorganique par le biais d'acquisitions stratégiques, sa plateforme de sécurité pour développeurs ». L’entreprise veut poursuivre le développement de sa solution à destination des différents métiers sur les marchés de la sécurité des applications et du cloud. Il s’agit de permettre « aux développeurs de résoudre les problèmes là où ils travaillent et de la manière dont ils le font, tandis que les équipes de sécurité disposent de la visibilité, de la sensibilisation des développeurs et de la gouvernance nécessaires pour assurer le succès de DevSecOps ».

A ce jour, Snyk compte plus de 2 300 clients, incluant AB InBev, AWS, Comcast, Datadog, Dun & Bradstreet, Google, Manulife, Revolut, Salesforce et Twilio. L'année dernière, son logiciel a permis de corriger plus de 5,1 millions de vulnérabilités. Certains de ses clients sont également des investisseurs de la société, à l’exemple de Salesforce ou Atlassian, qui gardent ainsi un certain contrôle et une participation plus importante dans un marché des outils de développement en pleine croissance. Toutefois, force est de constater que ce dixième round dit « down round » pourrait porter préjudice à l’entreprise, notamment pour son introduction en bourse. Fin décembre 2021, l’éditeur de logiciels de cybersécurité admettait être en discussion avec des banques concernant une introduction en bourse dès mi-2022. A l’époque, la société visait une introduction en bourse à une valeur supérieure à 8,6 milliards de dollars. Elle devra donc attendre que le marché reprenne des couleurs et que les tensions économiques s’apaisent.