La semaine dernière nous apprenions le départ soudain du co-CEO de Salesforce, Bret Taylor, un an seulement après avoir été promu pour partager le poste le plus élevé avec Marc Benioff, co-fondateur de Salesforce. Son départ est prévu pour le 31 janvier prochain. Marc Benioff restera alors le seul maître à bord. Dans le même temps, Mark Nelson, dirigeant de Tableau (racheté par Salesforce pour la modique somme de 15,7 milliards de dollars en 2019) a annoncé son départ sur Twitter et LinkedIn. « Aujourd'hui, c'est mon dernier jour chez Tableau et Salesforce après 4 ans et demi de travail extraordinaire. Ce fut un plaisir et un honneur de travailler aux côtés de toutes les personnes qui font de Tableau un endroit incroyable […] Aider les gens à voir et à comprendre les données est une mission qui n'a jamais été aussi importante qu'aujourd'hui, alors que nous donnons tous un sens au monde complexe dans lequel nous vivons ».  Annonçant du repos et un voyage de trekking en Patagonie, Mark Nelson n’a pas donné d’autres détails sur les raisons de son départ.

Mark Nelson a évolué dans Tableau durant ces cinq dernières années jusqu'à en prendre la tête en mars 2021. (Crédit : Mark Nelson)

Cette annonce a de quoi surprendre puisqu’il tenait les rênes de Tableau depuis un peu moins de deux ans. Mark Nelson a en effet rejoint Tableau en 2018 en tant que vice-président exécutif du développement de produits puis en est devenu CEO en mars 2021, suite à la nomination de son prédécesseur, Adam Selipsky, à la tête d’AWS. Originaire de Chicago, il a occupé par le passé plusieurs postes de direction en ingénierie dans des entreprises telles qu'Oracle et Concur dans la région de Seattle. Personne ne devrait lui succéder dans l’immédiat puisqu’une intégration des équipes Tableau dans les équipes de produits et d'ingénierie plus larges de Salesforce est en cours. « Mark a apporté d'énormes contributions depuis qu'il a rejoint Tableau en 2018, d'abord à la tête des équipes mondiales de produits et d'ingénierie de Tableau, puis en assumant le rôle de CEO au cours des 20 derniers mois », a déclaré le porte-parole de Tableau, Tom Kim, dans un communiqué.

Le CEO de Slack part en janvier prochain

Ce 5 décembre c’est au tour de Stewart Butterfield, qui a rejoint l’entreprise via l’acquisition de Slack, de quitter l’entreprise. Pour rappel, Salesforce a acheté Slack pour environ 27 milliards de dollars dans le cadre d’un accord annoncé fin 2020. C’est Bret Taylor qui avait, à l’époque, orchestré le rachat. Profitant d’un engouement autour du télétravail, Salesforce a ainsi cherché à renforcer ses capacités de collaboration à distance avec cette plateforme qui permet de créer des canaux d’échanges, privés ou publics, pour des équipes, des projets ou autres. Stewart Butterfield a participé à la création de Slack et dirigeait l’entreprise depuis un peu plus de 13 ans. Il sera remplacé, à son départ en janvier, par Lidiane Jones, vice-présidente exécutive de Salesforce qui a rejoint la firme en 2019. « [Stewart Butterfield] a aidé à diriger l’intégration réussie de Slack dans Salesforce et aujourd’hui, Slack est intégré à la plateforme Salesforce Customer 360. Stewart a également joué un rôle déterminant dans le choix de Lidiane Jones comme prochaine CEO de Slack » a déclaré un porte-parole de l’entreprise.

Le fondateur de Slack a ajouté se concentrer désormais sur sa famille et ses projets personnels. Dans la foulée, Tamar Yehoshua, chef produit de Slack, ainsi que Jonathan Prince, vice-président directeur en charge du marketing, de la marque et des communications, quittent également l’entreprise. Noah Weiss, vice-président senior des produits chez Slack, succèdera à Tamar Yehoshua, a déclaré Stewart Butterfield dans un message de Slack à tous les employés de Salesforce. Il a ajouté que les changements de direction chez Slack n’étaient pas liés à l’annonce de la démission de Bret Taylor la semaine dernière. « Nous planifions cela depuis un moment », a-t-il écrit. Une page se tourne et un nouveau chapitre commence pour Salesforce, toujours plus concentré sur l’intégration de ses différentes acquisitions.

Stewart Butterfield, cofondateur et PDG de Slack, sur la scène SaaS Monster lors de la journée d'ouverture du Web Summit 2017 à l'Altice Arena de Lisbonne. (Crédit : Cody Glenn/Web Summit via Sportsfile)

Une mauvaise santé financière

Côté Bourse, il semble que les dernières annonces aient fait chavirer le navire. L’action a connu deux de ses trois pires jours de l’année, plongeant respectivement de 8,3 % et 7,4 %. Salesforce a maintenant perdu 47 % de sa valeur pour l’année, contre une baisse de 28 % du Nasdaq, et se négocie au plus bas depuis mars 2020, aux premiers jours de la pandémie de covid-19. La semaine dernière, lors de l’annonce de ses résultats, la société a annoncé une croissance des revenus de 14 % au troisième trimestre, la plus lente expansion de toutes les périodes depuis l’introduction en bourse de la société en 2004. Ses prévisions pour le quatrième trimestre prévoient une croissance de 8 % à 10 %. Rappelons également que la firme a annoncé une vague de licenciements en novembre dernier avec des centaines de postes supprimés à la clé.